Prévision et suivi de la trajectoire du ballon

Écrit par Alix Cayla le . Publié dans Sécurité

 

Il y a un certain nombre de zones d’atterrissage que nous souhaitions éviter lors de nos essais au risque d’occasionner des dommages ou d’avoir des difficultés pour récupérer notre matériel : ville, zones humides, autoroutes, zones militaires, … Ainsi, nous utilisons un logiciel de prévision du point de chute.

a) Suivi à l’aide  du système G.P.S./A.P.R.S.

Le G.P.S. (Global Positionning System) : Pour suivre le trajet de notre ballon, nous avons utilisé une tête GPS fixée à l'intérieur de la naTête GPScelle. Le système GPS fonctionne à l'aide de satellites en orbite autour de la Terre, dont les positions sont connues exactement. Pour déterminer une position sur Terre, le système GPS utilise le principe de la triangulation : la position de l'objet se trouve dans la trajectoire d'au moins 3 satellites, qui décrivent 3 sphères distinctes dans l'espace, autour de l'objet. Avec 4 satellites, on mesure le temps, l'altitude, la latitude/longitude, et la vitesse. Ce sont les 4 données  qui nous ont été transmises suite aux paramétrages par les radioamateurs de Tours de notre système.  Chacun des satellites envoie son numéro d'identification, sa position précise par rapport à la Terre et l'heure exacte d'émission du signal. Grâce à ces renseignements, le récepteur, qui possède une horloge synchronisée avec celle des satellites, calcule le temps de propagation à la vitesse de la lumière et en déduit la distance satellite-objet.

Système A.P.R.S.Fonctionnement de l'APRS (Automatic Position Reporting System) :

Pour pouvoir suivre notre ballon en temps réel, la tête G.P.S. a été reliée à un système A.P.R.S. composé par :

- un modem (tinitrack) qui encode les données provenant de la tête GPS  dans un format (AX25) qui va pouvoir être envoyé sous forme de trames très rapides par paquet ;

- un émetteur radio VHF (Very High Fréquency) qui envoie les données encodées sur la fréquence 144,800 MHz réservée au réseau A.P.R.S.. Ces données sont réceptionnées par des relais radioamateurs et/ou en direct. Les relais radioamateurs les retransmettent par voie radio et Internet (système VPN, Virtual Private Network, réseau privé virtuel) consultable notamment sur le site http://aprs.fi/. L’identifiant de notre système était F6KCI-11, vous pouvez aller consulter nos différents essais sur ce site, les données étant disponibles pendant 6 mois.

L'émission directe ou  par les relais radioamateurs permet un suivi en temps réel grâce à un récepteur combiné  à un ordinateur  portable équipé par  exemple du programme UI-View créé par le radioamateur Roger Barker G4IDE.

b) Prévisions

Le logiciel Balloon Track créé par un autre radioamateur  permet de prévoir le point de chute du ballon, connaissant ses vitesses moyennes d'ascension et de descente, le moment de la redescente ainsi que  les prévisions de la direction, du sens et de la force des vents en altitude donnés par le laboratoire N.O.A.A. (National Oceanic and Atmopheric Administration).


Menu de paramétrage du logiciel Balloon Track



Avec les données d’un lâcher, nous pouvons déduire des informations qui nous permettent :

- D’estimer les vitesses d'ascension et de redescente de notre ballon en fin de journée en quasi absence de nuages, soit 1,2 m.s-1 à l’ascension, et 2,0 m.s-1 à la descente si pas de retournement. Certes, ces valeurs peuvent être amenées à varier légèrement en fonction de l'éclairement donc de la présence de nuages et de la position du Soleil ;

- De constater que la redescente du ballon  coïncide  à peu de chose près avec le coucher du Soleil, ce qui nous permet de prévoir l'altitude maximale atteinte par le ballon s’il n’ y a pas de retournement.. Notons que la chaîne de vol commence à ralentir avant le coucher du Soleil (point vert sur le doc12) car le gradient de température entre  l’intérieur et l’extérieur du ballon devient insuffisant.

Ainsi, nous avons pu comparer la prévision du trajet par le logiciel et le trajet réel sur les documents ci-dessous : l’écart sur le point de chute est de moins de 2 km sur un trajet d’environ 50 km.


 

 

La prévision des vents récupérée sur le site http://ready.arl.n

oaa.gov permet de comparer le trajet réel du ballon (direction et vitesse) avec les vents horizontaux annoncés. Nous pouvons constater  par exemple qu’au bout d’une heure de vol, alors que le ballon se trouve à environ 5300 m d’altitude, il se déplace à environ 13 km.h-1 plein nord d’après le site http://aprs.fi.   Cela concorde parfaitement avec les prévisions sur les vents aussi bien en direction qu’en intensité à 5300m, soit environ 550 hPa (8 nœuds, soit 15 km.h-1).