Mimétisme à partir de la distillation traditionnelle
Du 18 au 20 novembre 2015, nous nous sommes rendus à Marrakech pour rencontrer artisans et femmes de la Médina qui distillent des eaux parfumées. Nous avons constaté que cette tradition perdure dans les familles, que des artisans vendent leurs produits dans le souk. Nous avons récolté bon nombre d’informations tant dans les secrets de procédés, que les ratios fleurs/eau utilisée/distillat obtenu.
Le principe est simple et proche de celui que nous avons rencontré en cours de physique-chimie, appelé hydrodistillation :
1) De l’eau est portée à ébullition
2) Les vapeurs traversent les fleurs dont on souhaite extraire les huiles essentielles
3) Les huiles sont alors entrainées par les vapeurs d’eau dans lesquelles elles sont totalement solubles à l’état gazeux
4) Ces vapeurs sont liquéfiées dans un réfrigérant avec de l’eau froide
5) On récupère un distillat dans lequel il est parfois possible de distinguer nettement une phase organique surnageant si les huiles sont très peu solubles dans l’eau à l’état liquide, comme nous avons pu le constater avec le romarin.
Conseils des « spécialistes » Marrakchis |
Choix de matériel |
Eviter les pertes de vapeur |
Dispositif étanche : Cocotte minute avec joint en état |
Apporter suffisamment de chaleur pour avoir un bon débit de vapeur |
Source apportant une puissance la plus grande possible : « parabole solaire » concentrant les rayons lumineux sous la cocotte |
Maintenir les plantes les plus sèches possible |
Peindre la cocotte totalement en noir pour qu’elle chauffe en totalité et pas simplement dessous |
5L d’eau pour 1 kg de fleurs |
Dans une cocotte de 8L, seulement 2,5 L d’eau et 500 g de fleurs pour laisser un peu d’espace entre l’eau et les fleurs |
Toutes les vapeurs doivent passer dans les plantes |
Panier de même diamètre que celui de l’intérieur de la cocotte pour limiter les vapeurs ne traversant pas les plantes |
Maintenir le distillat froid avec un linge humide : en effet leur système de refroidissement permet de liquéfier les vapeurs mais ne refroidit que peu le distillat |
Préférer un réfrigérant plus important comme sur le doc. 1 pour que les eaux récupérées soient plus froides afin de limiter les pertes par évaporation, à défaut d’un véritable essencier trop onéreux. |
Préférer un récipient en verre |
Bouteille en verre pour récupérer le distillat. Essai avec une bouteille en plastique : les huiles apolaires adhèrent au polyéthylène apolaire |